Un oiseau est tombé du nid, quoi faire ? Voici conter la jolie histoire de l’oisillon tombé du nid et … du ciel ! Par un joli matin de fin aout ensoleillé, comme le Gers sait nous en réserver : ciel bleu ponctué de nuages et lumière à nulle autre pareille, un oisillon rapace nous est tombé du ciel. L’expression « tombé du ciel » est vraiment à prendre au premier degré. Le jeune oiseau était au pied de notre grand chêne, aplati de peur. Aucun nid en vue au creux des fourches, ni de près ni de loin, rien, rien, nada !
Sommaire
Un oiseau tombé du nid, quoi faire ?
Qui es tu oiseau tombé du ciel ? Bec crochu, pattes recouvertes d’écailles avec 4 doigts, deux grosses billes en guise d’yeux sur le devant de la tête, de toute évidence nous avions à faire à un poussin rapace. Rien d’étonnant, le sud-ouest est riche d’une faune d’exception. Pas un jour sans vol de buses, faucon et milan. Ici forêts, lacs, étangs et même jardins abritent une belle biodiversité.
Le jeune rapace n’était visiblement pas en âge de voler, comment était-il arrivé là ? Mystère.
Imaginez notre perplexité devant cet évènement : un oiseau est tombé du nid que faire ?
Nous décidons alors d’attendre tout en exerçant une surveillance étroite. Nous cherchons un nid dans l’arbre et ceux alentours. Même avec des jumelles nous ne trouvons rien. La mère n’est peut être pas loin ? Peut-être va-t-elle revenir ? Une certitude cependant nous anime alors : si la mère ne revient pas assez rapidement, pas question de le laisser manger par un autre animal. Il faut trouver une solution pour le sauver et rapidement.
La nature venait de nous le confier, saurions nous prendre soin de lui ? Voici donc le résumé de notre jolie aventure qui vous révèlera les conseils appropriés à ce genre de situation.
Oiseau tombé du nid, quoi faire ? Une urgence: mettre l’oiseau en sureté
ou comment sauver un poussin rapace en détresse tombé du nid.
Où et à qui s’adresser ? Nous sommes sur le moment vraiment démunis. Un dimanche, difficile de joindre un quelconque organisme. J’appelle alors la LPO du sud-ouest : pas de réponse. Sur internet (zone blanche … ça rame, ça rame), j’arrive à trouver quelques conseils.
Il devient évident, au bout d’un moment qu’aucun adulte ne va lui venir en aide. Des rapaces volent au-dessus du champ en face de notre maison mais aucun au-dessus du grand chêne. Pas de mère en vue pour venir nourrir notre petit.
Le plus urgent, maintenant est de mettre le poussin à l’abri. Hors de question qu’il finisse comme casse croute d’un chat, d’une couleuvre, d’un ragondin ou bien d’une genette.
Monsieur se charge de l’opération : muni de gants (l’oisillon n’est cependant pas en mesure de se débattre) il l’attrape en jetant un torchon sur lui. Il le dépose ensuite dans une bassine dont le fond est recouvert d’un chiffon (carton et papier journal font aussi l’affaire).
Tremblant de peur, l’oisillon se calme lorsque nous mettons dans la bassine une bouteille d’eau chaude. Nous recouvrons son nouvel habitat d’un torchon.Au chaud et dans l’obscurité, le poussin s’endort. Il nous semble qu’il a une blessure au-dessus de l’aile.
Trouver un lieu d’accueil et de soins pour sauver un rapace
Le poussin nous semble blessé, il devient donc urgent de trouver une solution pour le soigner et pour cela il faut prendre des contacts. Je pense immédiatement « fauconnier ». Nous habitons dans le sud-est près d’un zoo, qui a une très belle fauconnerie, j’appelle une fauconnerie occitane. Celle-ci très réactive me donne immédiatement un premier numéro de téléphone, celui de Hegalaldia, centre de sauvegarde de la faune sauvage 64 près de Ustaritz au Pays Basque. Mon interlocuteur m’indique alors un centre un peu plus proche en Nouvelle Aquitaine près de Mont de Marsan. Il me demande de lui envoyer une photo. Par retour, il m’indique qu’il doit s’agir d’un poussin Milan. La soirée est calme pour notre petit, ainsi que la nuit que nous lui faisons passer à l’abri dans une pièce de notre maison.
Alca Torda, Centre de Sauvegarde de la faune sauvage dans les Landes
Le lendemain matin, après avoir joint au téléphone le centre de sauvetage de la faune sauvage dans le département des Landes, qui accepte de prendre l’oisillon nous quittons le Gers pour Pouydesseaux.
Le Centre de sauvegarde est reconnu pour ses compétences dans les soins des oiseaux mazoutés, depuis le naufrage de l’Erika. Sur place, l’équipe soignante prend en charge le petit. Le jeune homme qui nous reçoit a cependant un doute sur la race du rapace. Il s’agit peut-être d’un aigle botté, hypothèse confirmé quelques jours après par texto.
L’oisillon est en sécurité. Apparemment il n’a aucune blessure. Le centre va donc nourrir notre petit protégé et lui permettre de reprendre ses forces pour continuer à grandir et un jour, quand il sera prêt, partir vivre sa vie de jeune adulte, en liberté.
La fin de l’histoire : l’aigle botté est en fait …. un bel Elanion blanc
13 jours après cet épisode, je reprends contact avec le Centre qui m’annonce au vu de son plumage, que le petit rapace est un Elanion blanc, qu’il va bien et qu’il va être mis dehors afin de s’habituer et progressivement déployer ses ailes pour prendre prochainement son envol.
Le poussin d’Elanion blanc obtient son plumage complet au bout de trois semaines environ, d’où la confusion possible avec le milan et l’aigle botté. Il peut voler vers l’âge de 30 à 35 jours. Lorsque nous l’avons recueilli? il devait avoir juste une semaine.
Elanion blanc, qui es- tu ?
L’Elanion Blanc est une espèce nouvelle dans le Sud-Ouest et en Aquitaine. Originaire d’Afrique et nichant aussi sur certaines régions côtières d’Asie, il est présent dans le sud du Portugal en Espagne. Abondant notamment au Maroc, chassé en raison des changements climatiques et/ou des changements des paysages il a tendance à remonter vers le nord-est de la France. En Aquitaine six à dix couples nichent régulièrement depuis 1990. Cette population est donc en expansion dans l’UE . En 2013 sa population européenne représentait 2000 individus.
Épilogue: touchés par le Saint Esprit ?
Le 19 septembre le centre ALCA TORDA dans les Landes – après m’avoir gentiment tenu au courant au téléphone – a publié sur sa page Facebook
« Des nouvelles de l’aigle botté, ou plutôt de l'<< aiglanion >>….
Nous avions partagé il y a environ 1 mois, la photo d’un « aigle » juvénile récupéré sur la structure. Seulement quelques jours après, on s’est rendu compte de l’erreur d’identification de cet individu.
On s’est laissé berner par quelques plumes sur les tarses et un ensemble de couleur très proche de l’aigle. Alors que ce jeune rapace était en fait un Elanion blanc (Elanus caeruleus). C’est un rapace migrateur qui passe l’hiver en Afrique. La répartition de leur population dans les Landes augmente fortement ces dernières années. Ils entrent en compétition territoriale avec le Faucon crécerelle dont ils partagent quelques points communs. Les deux espèces occupent le même type de territoire et la même méthode de chasse donc de proies, le vol en surplace ou vol du saint esprit. Du coup l’Elanion est apte à repartir, une trappe sur la paroi de sa volière est maintenant ouverte, il pourra aller et venir pour se nourrir tant qu’il n’arrivera pas à s’alimenter seul en chassant avant d’entamer sa première migration en Afrique ».
L’Elanion blanc va donc retrouver sa liberté. Je me prends à rêver qu’au cours d’une de ses migrations et de retour dans le sud-ouest il viendra faire un vol en Saint Esprit au dessus de notre maison gersoise. Nous l’attendons.
crédits photos : @desroulettessouslespieds.fr et Centre de Sauvetage ALCA TORDA 40
Et vous? avez vous eu l’occasion de sauver un animal sauvage ?
Savez vous quoi faire ?
Voici ci-dessous quelques conseils lors de la découverte d’un animal sauvage en détresse :
En savoir plus sur Des roulettes sous les pieds
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Bravo, en voila un qui a eu bien de la chance 🙂
Merci Sandrine 😉😉
Oh quelle belle histoire ! Elle est aussi très touchante 🙂 Merci à vous d’avoir pris soin de lui. C’est tellement adorable ! J’aurai fait la même chose évidemment. Je ne peux pas laisser un animal en détresse sans l’aider 🙂
Et merci aussi pour ce moment d’instruction, j’ai pu en apprendre beaucoup sur ce fameux oiseau 🙂
Quelle belle histoire! J’ai des copains à la LPO dans les Vosges ils font des choses formidables! J’aime tellement les oiseaux en plus …. bravo!!
Merci pour ce commentaire. Ce n’est pas la première fois que je sauvé un oiseau mais un rapace jamais. Ce fut une belle expérience.
Oui la LPO fait un travail magnifique et je suis admirative devant toutes ces personnes bénévoles ou salarié comme ALCA TORDA 🙂🙂
Très touchant ton blog et plein d’info utiles. Il a eu de la chance ce petit de tomber sur vous pour l’aider. J’adore les animaux! Et il est trop mignon!!! 🙂 Bravo pour ce sauvetage!
Merci beaucoup. Cette expérience a été très enrichissante . 🙂
J’aime beaucoup la façon dont tu as écris ton article ! C’est une très belle histoire, et bravo pour ce sauvetage… Beaucoup ne l’aurai pas fait !
bravo pour ce sauvetage c’est une belle histoire !
Merci. Ce sauvetage a été un grand moment dans notre vie. Nous sommes très heureux d’avoir permis à ce jeune rapace de continuer sa vie.
Bravo pour ce sauvetage
je me permet juste de vous dire que l’élanion n’est pas vraiment un oiseau migrateur. Il peut être erratique. L’élanion que vous avez sauvé devrait donc rester en France. Peut-être reviendra-t-il dans le Gers et vous pourrez le revoir mais vous devriez plus surement revoir ses parents, qui sont sédentaires et qui ont niché vraisemblablement sur ce chêne. Etant assez territoriaux, ils devraient toujours se reproduire près de chez vous et pourquoi pas revenir sur le même chêne.
Merci pour votre commentaire. L’année qui a suivi ce sauvetage, j’ai guetté les parents de « notre » Elanion, en espérant le revoir lui aussi …ils ne sont pas revenus mais je ne désespère pas, peut être un jour.