S’il est une tradition chère au cœur des provençaux d’origine ou d’adoption, c’est bien celle des santons de Provence. Chaque année, dès la mi-novembre, les marchés aux santons s’installent dans nos villes pour le plus grand bonheur des petits et des grands. La préparation de Noël est ainsi lancée. Les familles vont installer dans un endroit choisi de leur foyer, une crèche, représentation joyeuse mais non nostalgique des personnages provençaux hauts en couleur du 19ème siècle, ainsi la tradition perdure ….
En fait, c’est un miracle … un miracle qui se renouvèle chaque année, au mois de décembre! Le petit peuple d’argile qui a dormi pendant une année dans une boite, enveloppé dans du coton ou du papier de soie, s’anime dans la crèche provençale. Les santons y resteront jusqu’au 2 février, jour de la chandeleur !
Sommaire
L’histoire de la crèche provençale et du petit peuple joyeux des santons de Provence
Écoutez, dehors le mistral souffle, il nous rend un peu fada, il fait froid … mais grâce à lui le ciel est bleu et les étoiles brillent. Une plus particulièrement, c’est l’étoile du berger. Quelque chose est en train de se préparer, quelque chose qui nous relie à l’enfance, à notre besoin d’émerveillement, notre désir de Beauté et de Bonté. La table de Noël est dressée, le Gros souper est prêt avec les treize desserts.
Le soir de Noël, les petits personnages en argile s’animent et nous parlent de ce peuple de Provence et d’un espoir, celui de retrouver l’innocence. Les Santons de Provence, ont tous quelque chose à apporter: le fruit de leur labeur, leurs qualités, leurs défauts, parfois rien, juste un peu d’eux mêmes.
Laissez moi donc vous conter ce miracle chaque année renouvelé et vous présenter un par un ses participants, laissez vous faire, faites une pause et laissez monter en vous votre âme d’enfant.
Cet article est dédié à tous les santonniers, ces artistes qui « rêvent » leurs santons
et qui, grâce à leur passion et leur talent, d’un souffle, leur donne vie.
La crèche et les santons de Provence, fille et fils de la révolution
Pour rencontrer la tradition, il faut remonter à la Révolution française de 1789.
En 1793, la décision est prise de fermer les Églises afin de lutter contre un clergé instruit et donc influent qui refuse de se plier aux idées révolutionnaires. En fermant les églises, on s’assure que les curés ne puissent plus s’opposer à la mise en place de la nouvelle politique.
Cette tradition de la représentation animée de la Nativité vient de loin, elle remonte au 13ème siècle. En 1223, celui qui allait devenir Saint-François d’Assise, patron des animaux, des santonniers et fondateur de l’ordre des franciscains, représente au château de Greccio en Italie une crèche vivante.
Puis, ce seront des petits personnages en cire, en bois, en plâtre ou en mie de pain, vêtus d’étoffes qui feront leur apparition uniquement dans les Églises. Celles-ci avaient seules, le privilège de pouvoir réaliser une crèche au moment de Noël. Les Églises fermées, il n’y eu plus de représentation de la nativité au moment de Noël. Alors, parce que les traditions ne s’éliminent pas facilement, les gens se mirent à faire des crèches chez eux et en cachette.
C’est en Provence que cela se passe en premier
Puisqu’il n’est plus possible de célébrer la nativité dans les Églises, on se met alors à fabriquer des petits personnages à l’effigie des Saints : Joseph, Marie et l’Enfant Jésus. Comme les personnages sont tout petits, on les appelle « Santoun » « petit saint ». Chaque famille qui en possède risque gros : quiconque est pris la main dans … la crèche .. encourait, parait-il, la peine capitale. (En Provence, on n’exagère jamais !!!).
Ces figurines étaient fabriquées dans des matériaux de toutes sortes, mais surtout avec de la mie de pain et du papier mâché, selon la vieille tradition de fabrication des masques.
En 1798, Monsieur Lagnel, demeurant à Marseille, à l’occasion d’une visite à Aubagne, découvre que la boue qui colle à ses chaussures est un matériau très malléable. Il a alors l’idée de confectionner une petite crèche et de la vendre. Le métier de santonnier était né.
« Alors Yahvé modela l’homme avec la glaise du sol. Il souffla dans ses narines une haleine de vie. Et l’homme devint un être vivant. » Livre Premier de la Genèse
Début 1800, les crèches s’exposent à nouveau dans les églises. Monsieur Lagnel a l’idée de représenter les gens qui vivent autour de lui : le rémouleur, le boulanger, le pêcheur… la crèche provençale venait de naitre. La première foire aux santons a lieu à Marseille en 1803.
Un Noël d’argile ou les secrets de fabrication du santon
Le véritable santon de Provence est en argile. Les techniques de fabrication sont restées les mêmes depuis tout ce temps, seule la cuisson de l’argile a permis aux santons de devenir plus résistants.
« Tout artiste joue avec le miracle » ….
Tout d’abord le santonnier « rêve » son santon, le réalise et le moule. La figurine va sécher et passer au four. Enfin, il est peint en série selon une technique particulière. On peint d’abord tous les visages, ensuite les cheveux, puis les vêtements.
Il y a trois tailles de santons :
- Le santon puce mesure 1 à 3 centimètres
- Le santon traditionnel « cigale » mesure 4 à 6 centimètres
- S’y ajoute deux autres : de 7 à 8 centimètres et de 10 à 12 centimètres
Les santons de grande taille, qui peuvent atteindre 20 centimètres, sont habillés. Le santonnier concentre l’attention sur l’expression du visage, la délicatesse des mains, les cheveux et la barbe. Ils sont confiés à des couturières de grand talent qui vont les habiller en respectant la tradition des costumes du 19ème siècle. Des accessoiristes vont ensuite réaliser les accessoires illustrant la vie matérielle d’autrefois. Certains de ces santons habillés sont de véritables pièces de collection.
Quelques santonniers perpétuent aussi la tradition du santon de faïence en argile blanche
Une tradition et un art bien vivants
Tout ceci pour que, pendant le mois de décembre, le petit peuple d’argile s’anime dans la crèche provençale et se mette en marche à l’appel de l‘ange Boufareau « Boufaréo » et des Bergers afin d’accueillir le « petit Jésus». Tout ce petit monde s’en vient pour offrir ce qu’il a de meilleur au « drôlet » au « pitchoun ». Croyant ou incroyant, tout le monde est animé de cette conviction que c’est en donnant que l’on reçoit.
- Sur les marchés de Provence
On retrouve ces figurines, le moment venu, sur les marchés en Provence, comme Aubagne, Aix en Provence, Marseille et bien d’autres encore maintenant. On y achète souvent, un à deux santons pour enrichir sa collection, pour faire plaisirs aux petits.
A Aubagne on peut admirer plus de 3000 santons mis en scène dans un grand village provençal et ceci au village des Santons en Provence.
A Arles, se déroule chaque année, le Salon international du santon.
Fontaine de Vaucluse accueille une très belle collection de santons anciens au Musée des Santons et des traditions de Provence.
La photo ci-dessous montre l’ancien musée. Celui-ci a été transféré Place de la Colonne
- Dans les familles
Dans les familles, c’est en décembre que les petits personnages qui ont passé leur année bien protégé dans du papier de soie ou dans du coton, s’installent à nouveau dans la crèche de chaque maison. Selon la tradition, ils y resteront jusqu’au deux février, jour de la Chandeleur. C’est ainsi que chacun peut donner libre court à son imagination pour représenter un village provençal du 19ème siècle, avec ses fermiers, son marché de Provence, et ses notables. Tout ceci est codifié. C’est ainsi que s’expriment et perdurent les traditions et l’histoire populaire de la Provence. Certes, le père Noël qui n’oubliera personne dans sa tournée, est la star de la soirée mais avec le sapin et les treize desserts, la crèche est un incontournable de cette soirée.
- Avec les pastorales, représentation de la crèche vivante.
Ces pastorales se jouent toujours chaque année en Provence. Parmi elles, la Pastorale Maurel, la plus célèbre, est jouée en provençal. Elle a été créée en 1844. Aix en Provence annonce que sa Pastorale Maurel est jouée « en langue aixoise ». A Allauch, elle se joue toujours à guichet fermé et il faut réserver bien à l’avance. Les représentations ont lieu au mois de janvier donc après Noël. Le verre de l’amitié est toujours offert à la fin du spectacle.
S’y ajoutent les pièces jouées dans les villages et écrites par un habitant. Elles sont jouées par les villageois eux-mêmes, dès le début décembre. Parmi elles, on trouve la Pastorale des santons écrite par Yvan Audouard et Paul Durand écrite en 1960.
Les personnages créés à l’époque peuplent toujours la crèche. A ces santons traditionnels, vont s’ajouter, au fil des ans, des santons à l’effigie de célébrités, preuve qu’il s’agit bien d’un art vivant. Cette année, les santonniers, à Aubagne présentent un santon à l’effigie de Lino Ventura pour soutenir son association, « Perce Neige ». Bien sûr, les personnages de Daudet, Mistral, et de Pagnol ont été source d’inspiration.
Voici donc, le petit peuple joyeux des santons de Provence
« Jésus est né en Provence, entre Avignon et les Saintes Maries
Jésus est né en Provence
C’est un berger qui me l’a dit »
Les personnages sacrés
- Tout d’abord, bien sûr, il y a « la Sainte Famille ». Marie et Joseph sont représentés à genoux, de part et d’autre de l’Enfant Jésus. C’est le pitchoun, le pichot, le nichoum. Il est couché sur un lit de paille. Marie (La Santo Vierge) a souvent les mains jointes. C’est la Bonne Mère vers qui monte tous les louanges. Joseph (Sant José) est un humble charpentier, il s’appuie sur un bâton.
- Les Rois mages sont déjà de la fête, car on n’attend pas le jour de l’Épiphanie. Ce sont Melchior, Gaspard et Balthazar. Ce sont des Princes avec de beaux et riches habits qui viennent de très loin, pour apporter chacun leur offrande (or, encens et myrrhe) au petit Jésus.
Gaspard apporte l’encens réservé au Dieu. Il est noir de peau, les mains jointes, il symbolise la prière mais aussi l’Afrique et la jeunesse.
Balthazar offre l’or réservé au roi. Habillé comme un chef de guerre, la peau ambré, il symbolise la royauté, la race sémite et l’âge mûr.
Melchior offre la myrrhe réservée aux hommes mortels. C’est un vieillard aux cheveux blancs, il symbolise le dévouement, l’humanité, les hommes blancs et la vieillesse.
- Les Anges ont l’honneur d’annoncer la naissance de Jésus. L’ange Boufaréau,« Boufaréo », est le plus célèbre d’entre eux. Il a les joues bien gonflé car il souffle dans sa trompette pour annoncer l’heureux évènement et guider le petit peuple des santons vers l’étable. Traditionnellement, on le suspend au-dessus de l’étable.
« Moi je suis l’ange Boufaréo. Ils m’ont appelé comme ça à cause des grosses joues que j’ai fini par attraper à force de jouer de la trompette chaque fois que le bon Dieu est content. Et cette nuit-là, jamais il n’avait été aussi content de sa vie le bon Dieu. Il allait être Papa d’un moment à l’autre. Et moi, j’avais jamais soufflé aussi fort dans mon instrument. Je vais vous dire comment ça s’est passé, parce que, de l’endroit où j’étais, c’est tout de même moi qui ai le mieux vu les choses »…
Pastorale des Santons de Provence
- Les Bergers sont décrits dans la Bible. Mais ici, ce sont des bergers de Provence, jeunes et vieux. Guidés par le son de la trompette de l’ange Boufaréau, ils arrivent les premiers et prennent place auprès de l’Enfant. Ils sont savants des choses de la nature, connaissent les plantes et peuvent lire dans les étoiles. Ils sont le symbole de la sagesse et des anciens. On les trouve, soit debout, soit à genoux.Il est dit que « le long des pentes » de cette terre de Provence, on rencontre Nicolas, l’agneau autour du cou, Christol qui porte son mouton aux pattes liées, Gervais qui offre des fromages de brebis et la pastresse qui apporte des colombes en signe d’immense Paix. Le berger qui tient son chapeau, c’est le « coup de Mistral », une création en 1952 de Monsieur Paul Fouque. Il est l’emblème de la maison Fouque.
Les personnages de Provence
- Le Ravi est un berger aux mains vides. « Lou Ravi », c’est le gentil, l’innocent qui offre son ravissement. Il est « brave » comme on dit ici. C’est un personnage naïf et simple, qui est tellement touché par cet évènement heureux qu’il se réjouit en levant les bras. On disait, à l’époque que c’était l’idiot du village, le « fada » !
« Si j’avais quelque chose, je vous le donnerais, mais je préfère n’avoir rien du tout, car si vous m’acceptez sans rien, c’est que vous m’aimez …. joliment »
- Le Vieux et la Vieille « Grasset et Grasseto » sont assis ensemble sur un banc ou bien debout, « rivés par l’argile et la tendresse « . Leurs visages sont burinés et craquelés comme le sol de la Provence. A côté d’eux, on trouve trois autres anciens richement vêtus – ce sont des notables – ainsi qu’une vieille femme charitable.
- L’aveugle et son fils qui le soutient. Le père est devenu aveugle à la suite de la perte de son fils ainé. Appuyé sur son jeune fils il va implorer Jésus de lui rendre son premier né.
- Les musiciens : avec le Tambourinaire c’est toute la Provence qui « aime tant la musique qu’elle danserait sur l’eau » Il joue du tambourin et du galoubet. La présence des musiciens et des farandoles indiquent bien qu’il s’agit d’une fête.
Les petits métiers
- Le Meunier « lou mounié » mis à l’honneur par Alphonse Daudet (Maitre Cornille), il représente l’activité économique principale du village. Il porte son sac de farine. Il peut être représenté couché, comme dans la chanson « meunier tu dors ».
- Le boulanger mis à l’honneur par Pagnol est figuré parfois sous les traits de Raimu. Il offre son pain en forme de cœur.
- Le ramoneur est tout noir, son échelle sur le dos.
- Le Vannier « lou banastounie » offre un grand panier d’osier car, ce petit qui arrive dans un total dénuement aura bien besoin d’un berceau. C’est un personnage dont le métier est important au 18ème et au 19ème siècle.
- La fileuse « la filarello » est une petite vieille humble et effacée. Elle file pour protéger le pitchounet du froid.
- Le vitrier « lou vitrié » porte des plaques de verre fragile sur son dos
Les métiers dont les noms se terminent en « aïre » et qui n’apportent pas la fortune.
- Le chasseur « lou cassaïre » qui rate toujours son coup et qui nous rappelle que la Provence est terre de chasse.
- Le rémouleur « l’amoulaïre » il va de village en village pour aiguiser les lames et en même temps faire « la gazette » en donnant des nouvelles des uns et des autres.
- L’étameur « l’estamaïre » va en criant « des chaudrons à braser, des casseroles à rétamer »
- Le chiffonnier « lou patiaïre » crie « peaux de lapins, vieux chiffons »
- Le porteur d’eau « portaïre de aiguo » – « li bourralié » ce personnage dont le métier est essentiel au village. Marie en aura bien besoin pour laver les langes du petit. En Provence on dit « si ce samedi-là il ne fait pas soleil, c’est que Marie fait la lessive ». Le Porteur d’eau rappelle que l’eau est rare en Provence. Une offrande symbolique présentée dans une cruche et des seaux.
- Il y aussi le bucheron, la poissonnière, la jardinière, la fermière… Toutes les femmes qui portent quelque chose (galette, pompe, ail, lait, limaçons, savons de Marseille …) Les porteurs et porteuses des légumes emblématiques de la région, les chasseurs …
- Les Pêcheurs nombreux en Provence près de la méditerranée sont des personnages bibliques. Souvenons-nous que certains apôtres étaient pêcheurs. Ils sont représentés avec leur attirail : leur filet et une corbeille de poissons. Parfois on trouve leur bateau si le village que représente la crèche se trouve au bord de la mer.
- Les marins sont aussi présents en hommage à ceux qui naviguaient jusqu’à la Turquie et ceux qui, d’Arles à Lyon, remontaient le Rhône.
Les personnages emblématiques
- Le Curé est bien avenant avec sa bedaine et sa tête chauve. C’est un personnage important qui administre la paroisse du village et qui a la confiance de tous. Il peut être représenté sous les traits de Fernandel jouant Don Camillo.
- Le Moine, c’est Saint François d’Assise, le Saint Patron des Santonniers.
- Le Boumian et la Boumiane, ce sont les bohémiens, les nomades qui auraient été obligés de se cacher à la Sainte Baume. Lui est guérisseur, elle lit les lignes de la main, dit la bonne aventure. Attention, elle peut jeter des sorts. Chaque année, il font leur pèlerinage aux Saintes Maries de la Mer.
- Lou Pistachier est un valet de ferme, coureur de jupon, abusant de la dive bouteille, beau parleur, fainéant et poltron. Il est parfois marié à Honorine, la poissonnière . C’est lui qui amène à l’enfant Jésus des paniers rempli de victuaille. C’est aussi un chasseur malchanceux qui tuera pour la première fois de sa vie un lièvre en se rendant à la Crèche.
- Le maire est bien sûr représenté avec ses beaux habits et son écharpe tricolore. C’est un personnage important pour le village.
- L’Arlésienne et son gardian à cheval est un hommage à la Camargue. Il évoque Vincent et Mireille de Frédéric Mistral.
- Roustide est un personnage aisé et vêtu de beaux habits. C’est le père de Mireille. C’est un homme au coeur dur, réputé pour être méchant. Ce soir, il va enfin s’attendrir.
- Monsieur Jourdan et la Margarido sur son âne sont eux des personnages de la Pastorale Maurel. Ces deux personnages très élégants sont les derniers à avoir entendu l’appel des bergers.
Les animaux de la crèche
« Avez-vous entendu dire quelque fois que les bêtes de l’étable parlaient entre elles la nuit de Noël ? En ce temps-là, elles savent le latin et le provençal. Alors le coq chantait « un enfant nous est né » et les autres demandaient : où c’était arrivé ? Les moutons bêlaient « Bethléem, Bethléem »
Attention, certains ont le droit de venir à la crèche et d’autres pas.
Tout d’abord, il y a l’âne et le bœuf. Ce sont eux qui dans l’étable vont réchauffer le petit Jésus de leur souffle. Les moutons doivent y figurer en nombre car c’est le troupeau des bergers.
Un seul agneau (ou agnelet) a l’honneur de prendre place aux pieds du petit Jésus, il symbolise l’offrande des bergers.
Et puis, comme le créateur de la Nativité, Saint François d’Assise était le patron des animaux, on trouve dans la crèche provençale: l’âne qui porte la farine du meunier, la chèvre qui accompagne la bohémienne, les pigeons blancs, le cygne, la marmotte … le Boumian montre son ours, un seul chameau pour les rois mages, le cheval qui porte en croupe la jeune arlésienne et le chien avec le chasseur.
Enfin, les poules et coqs qui sont dans la basse-cour, le cochon doit se tenir sur la place du village, les oies sont auprès du pont.
Mais attention, pas de chat, jamais !!
La légende remonte à Saint François d’Assises. Le soir d’une représentation d’une crèche vivante à Greccio, le Saint homme avait confié au chat le soin de veiller sur le petit bébé prêté par des paysans. Le chat promis ….. mais le diable prit la forme d’un oiseau. Il excita le chat qui abandonna le bébé pour poursuivre l’oiseau. François retrouva le bébé abandonné en pleurs. En colère, il expulsa tous les chats de la crèche … et c’est peut-être pour cela que depuis, certains se méfient des chats.
Pour en revenir à nos santonniers, il est de tradition que, pour inaugurer un nouveau four, ils y mettent à cuire un chat en argile jusqu’à ce qu’il éclate. Le mauvais sort est ainsi conjuré. Le four est prêt pour les autres santons.
Crédits photos ©desroulettessouslespieds
Les photos ont été prises à Aubagne au Village des Santons en Provence
et au Musée des Santons à Fontaine de Vaucluse
Une fin en forme de commencement
C’est maintenant la belle nuit de Noël, les santons sont en place depuis déjà un mois et ils attendent avec impatience le grand soir, celui où le petit Jésus va les rejoindre, cet article s’achève. Entendez-vous au loin cette trompette, c’est l’ange Boufaréo qui annonce une grande nouvelle ….
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Oh la la …que de souvenirs qui remontent ! Je me revois des années en arrière aller choisir mon nouveau santon pour la crèche avec ma grand-mère. Je perpétue bien évidemment cette tradition avec mes enfants quand nous allons à Aubagne. La crèche est installée depuis une semaine et c’est un vrai bonheur de regarder tous les jours ces santons sortis de l’argile et des mains des santonniers. Merci pour cet article et merci de mettre en avant ce savoir faire ancestrale.
Merci Anna !! J’ai pris les photos au village des santons à Aubagne et au Musée du Santon de Fontaine de Vaucluse.
Ravie de t’avoir fait ce voyage dans le pays de ton enfance. Merci pour ton commentaire.
C’est vraiment jolie, ça plonge totalement dans l’univers de Noël.
Merci pour le commentaire. Passez de très joyeuses fêtes!
Merci pour cette belle histoire des santons que je ne connaissais pas c’est top merci encore
Merci pour cette belle histoire que tu nous as partagé. Venant du sud, j’ai toujours préparé une crèche dans mon enfance et cet article me rappelle tellement de souvenirs 🙂 Je me souviens notamment d’une expédition au salon des santons à Arles une année, j’étais émerveillée devant tous ces personnages, tous plus beaux les uns que les autres. Et quel plaisir de préparer sa crèche, ses décors pour débuter cette période des fêtes de Noël ! Mais je ne connaissais pas forcément l’histoire des santons de provence, grâce à toi, c’est chose faite, merci 🙂
Je suis ravie que cet article ait éveillé en toi de jolis souvenirs de l’enfance. Merci pour ton commentaire !!
Quelle magnifique documentation pour moi qui suis de l’Ouest de la France ! Quel beau dépaysement ! Grand merci et compliments.